Quators Baroques

La croyance veut que le quatuor soit une invention classique. Or ce genre nouveau apparaît déjà à la fin du baroque. Peut-être inspiré des idées des Lumières, il propose quatre parties égales : trois parties solistes et une partie de basse continue tenue généralement par deux instruments (le violoncelle et le clavecin).
Entre 1730 et 1756 on recense six publications de quatuors dédiés à la flûte traversière, au violon, à la basse de viole et à la basse continue, instrumentation assez inhabituelle. Les plus connus sont ceux de Telemann qu’il publiera en deux temps. En 1730 six Quadri sont édités à Hambourg. Leur renommée s’étendra jusqu’en France notamment grâce à la publication illicite qu’en fait Leclerc à Paris en 1736. Puis, en 1738, Telemann est invité à Paris où il publiera ses Nouveaux quatuors en six suites que l’on surnomme Quatuors parisiens.
Il est probable que ces quatuors qui auront énormément de succès aient inspirés ceux de Boismortier, Jean-Baptiste Quentin mais aussi Louis-Gabriel Guillemain. Ce dernier composera douze Sonates en quatuor ou Conversations galantes et amusantes : six dans le Livre XII de 1743 puis six autres dans le Livre XVII de 1756.
Ces compositeurs baroques dessinent ainsi les prémices de ce nouveau genre, le quatuor, qui connaîtra un formidable essor à l’époque classique et romantique.
Si les oeuvres de Telemann sont très régulièrement jouées, il n’en va pas de même pour celles de Guillemain qui fait partie de ces musiciens et compositeurs oubliés. Il occupa pourtant dès 1737 le poste très prestigieux de Musicien ordinaire de la Chapelle et Chambre du Roi. On dit de lui qu’il était le violon le plus rapide et le plus extraordinaire qu’on pouvait entendre et que ses ouvrages étaient remplis des beautés les plus piquantes.